Hommes et femmes dans l’art pariétal

Concernant les œuvres pariétales, la situation n’est pas toujours bien plus claire : outre les problèmes de datation, se posent ceux des associations, notamment avec les animaux, dont on ne peut assurer qu’elles furent intentionnelles et significatives.

Dans les associations d’animaux et d’humains, ou d’humains entre eux, une différence fondamentale apparaît entre les hommes et les femmes :

– les femmes ne sont jamais armées, même quand elles participent à une action commune avec les hommes où ceux-ci le sont (Grotte de La Vache).

– les armes n’existent que chez des humains masculins avérés. Aucun homme armé n’est figuré confronté à un autre humain ; ce n’est qu’au néolithique qu’apparaîtront les conflits armés interhumains.

– les humains sont assez souvent figurés à plusieurs. C’est le cas des femmes associées sur un même support (La Roche Lalinde), un même panneau (Fronsac) ou dans un même gisement (Gönnersdorf). C’est le cas également des hommes, parfois figurés seuls, mais plus souvent en groupe. L’humain est un être social partageant des activités en commun.

– dans les scènes à caractère dramatique ou conflictuel, on ne rencontre que des hommes, et jamais de femmes. A cette catégorie appartiennent les scènes du puits à Lascaux, de Villars, du Mas d’Azil, de Péchialet, et l’on peut y inclure la scène de Raymonden où des hommes entourent un bison démembré. Ce type de rapport est encore illustré par les humains porteurs de dépouilles prises à l’animal (les “sorciers”) et qui illustrent leur domination sur celui-ci. Comparée à l’homme, la femme semble investie d’un rôle pacifique.

Il apparaît que les artistes paléolithiques ont assez fidèlement copié la vie, jusqu’à y montrer la dichotomie sociale sexuelle, mais en faisant un choix dans les actions humaines représentées. Certaines n’y figurent pas : aucune femme allaitante par exemple, alors qu’il y en a de gravides ou de parturientes et que l’on trouve quelques enfants. S’il y a plusieurs actions de chasse, il y en a très peu de pêche (à Laugerie-Basse) ; aucun humain non plus occupé à la collecte végétale ou de petits animaux, alors que ce devait être une part non négligeable de leur subsistance.