De la MDMA à l’Ocytocine

La MDMA est un psychostimulant. Elle agit en entraînant dans le cerveau une libération plus importante qu’à l’accoutumée de certains neurotransmetteurs : la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline.

Les qualités entactogènes de la MDMA peuvent être liées à la sécrétion indirecte d’ocytocine via l’activation massive du système sérotoninergique. L’ocytocine est une hormone peptidique libérée lors de moments particuliers en lien avec l’affect comme la naissance, l’orgasme, la reconnaissance sociale ou l’empathie.

L’ocytocine est une hormone peptidique synthétisée par les noyaux paraventriculaire et supraoptique de l’hypothalamus et sécrétée par l’hypophyse postérieure (neurohypophyse) qui agit principalement sur les muscles lisses de l’utérus et des glandes mammaires.

Son nom signifie accouchement rapide (« ocy » du grec ὠκύς, ôkus : rapide et de « tocine » τόκος : accouchement).

Elle est impliquée dans la reproduction sexuée particulièrement pendant et après la naissance. Elle est libérée en grande quantité après la distension du col de l’utérus et de l’utérus pendant le travail, ce qui facilite la naissance et après stimulation des mamelons, l’allaitement. À la fois la naissance et l’éjection de lait proviennent d’un mécanisme de rétroaction maternelle positive.

Des études récentes ont commencé à suggérer que l’ocytocine pourrait avoir un rôle dans différents comportements, comme l’orgasme, la reconnaissance sociale, l’empathie, l’anxiété, les comportements maternels, etc., d’où son appellation abusive d’« hormone du plaisir » ou « hormone du bonheur » par les médias reprenant les thèses réductionnistes biologisantes. Dans certaines situations, l’ocytocine pourrait aussi induire des comportements « radicaux », voire violents pour la défense du groupe, par exemple face à un tiers refusant de coopérer. Elle deviendrait alors une source d’agressivité défensive (et non offensive). Cependant, de nombreuses données sur les comportements d’animaux non-humains et les résultats des études plus récentes sur l’homme restent encore fragiles, en raison notamment des données en apparence contradictoires, des interactions à plusieurs niveaux et des obstacles méthodologiques.

Elle est surtout synthétisée par le cerveau, mais plusieurs autres types de cellules que celles du système nerveux sécrètent de l’ocytocine. La synthèse se fait en continu, mais avec des périodes de synthèse plus importante.

L’injection d’ocytocine dans le cerveau de certains mammifères produit des modifications significatives de leur comportement, mais peu d’espèces ont été étudiées sur ce point, et les modifications observées sont très variables selon les espèces.

Chez les primates, les effets des neuropeptides tels que l’ocytocine sont subtils. L’ocytocine provoque des comportements différents selon le statut social des individus. Les mâles au sommet de l’échelle hiérarchique deviennent plus agressifs et plus actifs sexuellement, tandis que ceux au bas de l’échelle augmentent leurs comportements de toilettage social.