La féminité selon Alain Badiou/Conférence

Le mécanisme sexué de l’oppression capitalisme moderne.

On peut traquer les bribes des comportements traditionnels (subordination, marie/mariage etc…), il en reste mais il ne s’agit pas QUE de ça. Aujourd’hui, avec “la vie sans idée”, on ne vit que pour acheter ce qu’on te propose, et cette oppression est sexuée, car le chemin subjectif n’est pas le même pour les filles que pour les fils.

Vie sans idée = vie stupide= subjectivité exigée par le capitalisme.

C’est elle qui va maintenir les garçons dans l’adolescence stagnante, consommatrice et concurrentielle, impossibilité de devenir adulte, assignés à une totale absence d’espoir et d’élévation.

Le devenir femme est prématuré, orienté en fait par le cynisme du devenir social, impossibilité de rester fille.

Toute vraie pensée est gratuite mais comme seul compte dans notre société ce qui a un prix, il faut n’avoir aucune pensée, aucune idée;  alors seulement on est prêt à obéir à une société qui nous dit “consommes si tu en as les moyen si tu ne les a pas, fermes ta gueule et disparaît !”

La boussole de la pensée à disparut. La société traditionnelle tout au contraire impose une croyance, l’oppression c’est qu’il y a une idée obligatoire (vs aujourd’hui = une vit sans idée).

L’appartenance a une société marchande pour une femme, c’est l’aptitude à se montrer autant que possible elle même comme une marchandise disponible (la nudité, le maquillage, le short…le foulard par contre du cpup c’est abominable et proscrit). La séxuation visible est une donnée commerciale. Il faut que tout soit objet et que rien ne doit être symbole.

Marx annonçait : Toutes les relations symboliques du vieux monde (hiérarchique, croyance) seraient dissoutes dans le calcul égoïste.

Lorsque la femme est dissoute dans les eaux glacées du calcul égoïste, elle est nue.

L’impératif traditionnel: Soit un homme identique à ton père, soit une femme identique à ta mère et ne change jamais d’idée.

Impératif contemporain: Soit l’animal humain que tu es, plein de petits désirs et sans idée aucune, mais pour ça il faut dresser l’animal individuel, et les chemins ne sont pas les mêmes selon qu’on est fils ou fille. Le fils vivra sans idée pour ne pas avoir su soutenir le mûrissement d’une pensée. La fille vivra sans idée, pour avoir soutenu bien trop tôt (et sans médiation) une maturité vaine et ambitieuse que l’idée est inutile.

Le fils manque l’idée par défaut d’homme, la fille manque l’idée par excès de femme.

 

Si vous voulez écouter le reste:

Conférence filmée de Badiou sur la féminité