Vieille forme

Visite de la vieille forme en compagnie de Denis Roland…. Lieu potentiel du « tableau » final.

Une forme de radoub est un bassin qui permet l’accueil de navires et leur mise à sec pour leur entretien, leur carénage (ou radoub : réparation de la coque d’un navire, nettoyage, peinture…), leur construction, voire parfois leur démantèlement. On parle également de forme, de cale sèche, parfois de forme-écluse en fonction de la configuration rencontrée

Le premier bassin de radoub construit en France est la « vieille forme » de Rochefort. C’est un bassin de maçonnerie isolé de la Charente par des portes d’écluse et pouvant être asséché au moyen d’une station munie de pompes à chapelets. La physionomie générale de l’ouvrage est inspirée des bassins rustiques dont les Anglais se servaient déjà au début du xviie siècle pour échouer de petits bâtiments. Simples fosses creusées dans le rocher, ces bassins étaient munis d’un fond, ou radier, aplani, et de portes d’écluses permettant leur isolement du cours d’eau voisin. C’est pour ce motif que Colbert et ses interlocuteurs rochefortais parlent de « forme à l’anglaise ». La forme de Rochefort est composée d’un radier initialement brut, puis revêtu d’un plancher et enfin maçonné ; ses parois périphériques, les bajoyers, sont en maçonnerie profilée en gradins, ou banquettes, destinés à faciliter le cheminement des ouvriers et permettant d’y faire buter les accores ou clefs, pièces de bois servant à caler le vaisseau pour éviter son renversement. La structure de la forme doit être conçue de façon que le radier résiste au soulèvement induit par la poussée d’Archimède lorsque la forme est vide d’eau. De la même façon, les bajoyers doivent résister à la poussée exercée par le terrain périphérique, généralement gorgé d’eau.

La vieille forme est construite de 1668 à 1671. Le jeu des marées facilite les travaux. Le creusement de la forme est assuré à marée basse. Son parachèvement se fait très probablement à l’abri d’un batardeau, levée de terre glaise isolant le chantier de la Charente pour pouvoir établir le niveau du radier sous le niveau des plus basses mers moyennes.