Pourquoi les hommes se tuent-ils plus que les femmes ?
Les jeunes moins que les vieux ?
Les urbains plus que les ruraux ?
Et l’été plus que l’hiver ? Le lundi plus que le dimanche ?
Préméditation ou folie passagère ?
Pourquoi dans la rue plutôt que chez ta mère ?
Il existe mille et une possibilités de se suicider.
Mille et une raisons. Mille et une façons.
En se suicidant dans l’espace public,
l’individu s’impose au collectif.
Transgressif et anti-démocratique,
cet acte intime prend à témoin tout un chacun
en s’exécutant sur la place publique.
Quelle mise en scène pour quel suicide ?
Rails… corde… médicaments…fusils chargés à blanc…
AXES DE TRAVAIL / PROBLÉMATIQUES
Préméditer pour mieux sauter
Comment se suicider sur les rails d’un métro ou d’un tram? Sous les roues d’une voiture ou d’un p’tit train touristique? Dans une cabine ou sous un abris-bus ? A un feu rouge ou sur un rond-point ? Dans le Vieux port, du haut d’un escalier, au restaurant… ?
Répéter les tentatives à outrance pour acquérir la connaissance du geste, la précision dans l’exécution.
Seul aux yeux de tous
Dans cette mise en péril, le travail de l’acteur fatalement burlesque, à fortiori dérisoire, fait appel au clown et à une rythmique dramaturgique tragi-comique. Le mode opératoire du suicidant dans l’espace public rappelle celui de l’acteur : un acte solitaire sous le regard d’un tiers. Se pose alors la question de la mise en scène. Élaborer minutieusement les différentes mises en scènes de mes mises à mort.
Interaction, interférence des témoins/ public dans SON espace
Pour le Professeur Thomas, Psychiatre à l’Hôpital Saint-Antoine de Paris, « assister à un suicide, c’est un événement brutal, soudain, inattendu, vécu avec un sentiment de terreur et d’impuissance absolue. Le caractère principal de cet événement c’est qu’il place le sujet « face à la mort », celle d’autrui dans des circonstances d’extrême brutalité, d’imparabilité créant ainsi une rupture avec le cours attendu des choses ».
Il s’agira donc de provoquer et d’observer les réactions du public avant et pendant les tentatives. A chaque tentative, le « non suicide » offre une porte de sortie cathartique au public. Il peut intervenir à tout instant s’il le désire.